Le rôle du climat dans l’avènement de la Révolution française à partir des données du négociant et météorologiste rochelais Jacob Lambertz

Conférence par le docteur Frédéric Surville, coordinateur du groupe de travail Espace Climat Océan Littoral, le jeudi 15 février 2018 à 18h00 au Service Historique de la Défense, 4 rue du Port à Rochefort.

À partir des données recueillies par le négociant et météorologiste rochelais Jacob Lambertz, le médecin rochelais Frédéric Surville a écrit un roman Climat et révolution dans lequel, Intéressé par les caprices du temps des siècles passés son héros, Hyppolite, apprenti compagnon de la météorologie naissante du XVIIIe parcourt l’Europe aux côtés d’un négociant de la maison Martell. Il nous livre ses réflexions sur les caprices du temps qu’il cherche à comprendre, à expliquer.

Ce M. Météo de l’avant Révolution donne le ton. Parce que le temps a successivement été mauvais avant 89, il ne faut pas s’étonner que l’on réclame du pain ou bien qu’il y ait là le terreau pour que des agents parcourent la province pour fomenter la révolte.

1783, 1784 (Sécheresse la plus importante des 500 dernières années), 1788 (vague d’orages balayant les greniers à blé de la France) se succèdent. On cumule. Naît la spéculation sur les grains. L’administration ne fait pas face. Le gel de 1789 bloquera la logistique… «Les populations sont aux abois durant l’hiver 1788-1789.» La Révolution n’est peut-être pas un changement de paradigmes, de culture politique, mais la conséquence de ventres affamés par le climat.

Ce roman raconte cela. Il va plus loin que ce que peut dire un historien du climat : l’existence d’un complot, quelque chose de calculé, géopolitique aggravant les effets de la météo.» Vision globalisante des prémices de la Révolution, le roman éclaire cette période sous un jour nouveau.