Conférence de Boris Lesueur, docteur en histoire,
le mercredi 16 avril 2014 à 18h00 au Service Historique de la Défense.
Ce régiment suisse a servi notamment en Louisiane et aux Antilles et a tenu garnison à Rochefort de 1719 à 1760.
Les troupes coloniales sous l’Ancien Régime
Le contexte international était alors belliqueux puisque on a pu parler de seconde « Guerre de cent ans » pour la période 1687-1815 : en 126 ans on ne compta ainsi pas moins de 7 conflits majeurs.
Or notre empire colonial possédait deux particularités qui renforçaient encore la nécessité de trouver des solutions spécifiques pour sa survie : sa faiblesse démographique : le rapport entre Britanniques et Français en Amérique du Nord ne cessa de se dégrader, passant de 7 contre 1 au début du XVIIIe siècle, à 10, voire 15 contre 1 pendant la Guerre de Sept Ans. Cet empire était vital également pour la balance commerciale du royaume : les fourrures, les denrées coloniales comme le sucre ou les produits de l’Asie étaient revendus avec profit au reste de l’Europe.
De ces observations la conclusion logique qui fut tirée était que, pour assurer sa survie, le premier empire colonial devait pouvoir s’appuyer sur une présence militaire forte, à la fois instrument d’administration, outil de colonisation et moyen de défense.
Après différentes solutions de Richelieu à Colbert, en 1721, on institua pour le service de la Marine et des colonies, un régiment suisse appelé le régiment de Karrer qui devint à la mort de son propriétaire le régiment d’Hallwyll.