Submersions marines : les données hydrographiques au chevet de la prévention du risque

Conférence de Thierry Sauzeau et du docteur Frédéric Surville, le mardi 21 février à 18h00 au SHD.

La recherche en histoire à propos des submersions marines permet d’établir les causes météorologiques (tempête entrainant une surcote de marée haute) de la plupart de ces événements. Lorsque l’origine météorologique ou sismique d’une submersion ne saurait être invoquée, on peut mobiliser les données hydrographiques anciennes afin de comparer l’état des paysages sous-marins côtiers avant et après l’événement. Grâce à l’usage des technologies numériques la recherche permet désormais de diversifier nos connaissances sur de tels phénomènes.

Depuis la fin du XVIIIe siècle, des surcotes avec des vagues de type tsunami ont pu être observées à trois reprises dans le vieux port de La Rochelle : le 6 septembre 1785, le 9 juin 1875 et le 22 avril 1882.

Au regard de leur caractère très localisé et n’étant corrélées ni à des anomalies météorologiques de type tempête, ni à un séisme majeur, une recherche pluridisciplinaire a été engagée pour en déterminer l’origine. Des études comparées des bathymétries ante et post aléas, et la réalisation d’un modèle numérique des différences en bathymétrie montrent des variations importantes dans le chenal situé entre l’île de Ré et La Pallice, une zone interprétée comme une cicatrice d’un glissement sous-marin. Cette déstabilisation de la pente sous-marine pourrait être à l’origine de vagues mesurées à La Rochelle en 1785, en 1875 et en 1882 .